Parc du Mercantour - bivouac dans la vallée des merveilles
Jour 1 : Du lac des mesches au lac de Soargine | 14 septembre 2013
Après 3 heures de route, à lever les yeux vers un ciel chargé en se disant « ça va être pour notre pomme la pluie », nous arrivons enfin vers 15h30 à notre point de départ (sans la pluie) au lac des mesches, lac artificiel sans intérêt.
10 minutes pour se mettre en conditions, ce qui veut dire, pause pipi, humecter l'air, se préparer à mettre le sac sur son dos. Mon sac pèse 14 kg et c'était pas le saucisson le plus lourd !, mais la tente de 3kg et mon trépied photo 2kg. Avec mon super sac Deuter on ne sent pas vraiment le poids car le sac est bien équilibré.
Les deux premières heures passent assez aisément. Nous suivons un chemin de style romain dans une fôret tantôt en ligne droite tantôt en zigzag. Nous sommes littéralement entourées de mélèzes verts. Le temps est très humide, l'air est frais mais j'aime ça lorsque je marche. J'étais bien contente d'être en short et t-shirt. Après ces deux heures, nous entamons une montée vers notre bivouac, en passant par le val d'Enfer. Le décor est très rocailleux. Nous ne distinguons pas les paysages car nous sommes dans la brume. Les seules couleurs que mes yeux perçoivent sont du vert, du marron, du gris et le rouge du pantalon de mon compagnon de route. Je progresse pas après pas avec mes 14kgs sur le dos.


Enfin nous finissons cette montée et mon compagnon de route m'annonce avec un sourire « on y est ! Maintenant on va au bivouac, c'est facile, le plus dur est passé ». Ok ok. Nous entrons dans la zone classée des merveilles.
A ce moment précis, à mon tour, le grand sourire car nous sommes dans les nuages qui couvrent et découvrent les paysages tout autour de nous. Le soleil est face à nous et cette lumière diffuse est juste incroyable. Une ambiance superbe se dégage et je commence à photographier, la récompense des 3 premières heures ! Ces nuages chargés en humidité s'accrochent aux branches des mélèzes, quelques rayons de soleil percent par endroit, assez pour répandre une lumière dorée sur les roches et les sommets. Magique.
Avant d'arriver à notre bivouac, situé à l'abri des regards et pratiquement invisible du sentier, nous passons par un petit pont de bois. Deux lacs aux couleurs grisâtres. A sa gauche le lac naturel de Soargine (notre bivouac) et à droite le lac long inférieur dont les abords ressemblent à des marais.
Nous sommes passées de 1365m à 2090m 🙂
La tente installée, je pars avec mon trépied sur l'épaule et j'explore le lieu. Le temps change très très vite, ciel bleu puis dans la minute gris. Le vent pousse les nuages contre les montagnes. On ne voit plus le lac puis quelques secondes suffisent pour le voir réapparaitre. Je retraverse le pont pour aller vers le lac long inférieur et je me laisse surprendre par les nuages. J'hésite entre nuages, brume ou brouillard mais je ne vois rien à plus de 2 mètres. Obligée d'attendre mais en prenant des photos pour rendre l'attente plus agréable et faire un peu oublier la sensation d'angoisse qui me prend dans ce décor fantomatique.
Je retourne au bivouac en faisant confiance à ma mémoire visuelle car le bivouac n'est pas à côté. Le temps se dégage pendant que nous préparons le repas. Nous avons eu quelques bugs de réchaud, puis une casserole plein d'eau chaude renversée mais heureusement nous avions notre apéro : saucisson, fromage, et vin rouge:)))
Nous avons dégusté (si si!) nos pâtes bolognaises lyophilisées et notre fondue savoyarde sous de la bruine composée de microscopiques gouttelettes d'eau ! Nos lampes frontales comme seuls points lumineux ! Allé dodo ! Bonne nuit.........euh bon « c'est quoi ce bruit, tu entends ? » « mince on dirait qu'il y a un animal qui rode autour de notre tente », « ah...euh... » « bon je vais lui faire sa fête sinon je vais pas dormir »......quelques secondes plus tard... « RAS, c'est le vent ! » "pfffffff":)

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